Transcription I
[...]
nous sommes venus nous asseoir sur vos bancs nous vous avons regardés
nous épuiser dans la nuit nous diviser
des millions sur le parvis
des millions un lampion entre les dents
être la couleur et le père qui va avec
être la balle le fusil et le coup qui nous prend
depuis les corps s’insultent et attendent de recommencer jambes écartées
dans le silence des charnier nos pyjamas et nous avons rebouclé dans l'alternative d'être prêts à nous accoupler ou nous égorger
quelque chose dégouline quelque chose d’encombrant épuise nos océans
du parvis au ciel dans tes yeux, je me souviens de toi, de ton petit corps à aimer sur fond de barbelés
depuis je me souviens de nous comme d’un monument
petits corps serrés sur fond d'écran
nous ne reviendrons pas demain
[...]
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Transcription II
Lequel es-tu sur la photo? celui qui meurt celui qui tue ou celui qui regarde ?je ne sais pas, lequel devrait commencer?
n'entrez plus dans nos chambres sans nous regarder n’entrez plus sans comprendre la vision que vous laissez
petits corps en défaite sur l'écran tous les jours tu les vois tu les entends pantalons baissés fraîchement barbarisés
survivre à ce petit quelque chose d'encombrant de ce côté-ci du père ou de la mère
nous ne reviendrons pas nous déshabiller
ne vous passez plus la petite fille il n’y a plus de corps dans vos postes de télévision ni dans vos
salons plus de petits garçons qui débordent de vos océans nous n’aurons plus le temps de tenir vos lampions
nous ne reviendrons pas demain
quelque chose dégouline sur notre innocence désormais encombrante
[...]